• Publié le 19 novembre 2008 à 09h13 | Mis à jour le 19 novembre 2008 à 13h43

     

    Grand bond en avant pour la recherche génétique

    Grand bond en avant pour la recherche génétique

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    Une femelle kangourou au zoo de Sydney.

    Photo: archives AP

     

    Kristen Gelineau
    La Presse Canadienne
    Sydney

    La recherche sur les marsupiaux mais aussi sur les origines de l'homme devrait faire un grand bond en avant alors qu'une équipe de scientifiques a annoncé le séquençage complet du génome d'un petit kangourou baptisé Matilda.

    Et cette équipe a découvert que l'animal symbole de l'Australie avait bien plus en commun avec l'homme que ce que les scientifiques imaginaient. Le kangourou partage avec les humains un ancêtre commun datant de 150 millions d'années.

    «Nous avons été très surpris par la similitude des deux génomes» et «de grandes parties de ces génomes sont quasiment identiques», a souligné Jenny Graves, directrice de ce projet financé par le gouvernement australien.

    L'équipe de chercheurs a également découvert 14 gènes jusque-là inconnus chez le kangourou et soupçonnent la présence chez l'homme de ces mêmes gènes, d'après Jenny Graves.

     

    L'animal dont l'ADN a été décodé est un petit kangourou connu sous le nom de wallaby de Tammar et baptisé Matilda. Les chercheurs travaillant pour le Centre d'excellence du génome du kangourou ont établi le séquençage de l'ADN de Matilda en 2007. La semaine dernière, ils ont mis la dernière main à l'établissement de la carte génétique complète de l'animal. Les résultats de cette recherche doivent être publiés l'an prochain, a précisé Jenny Graves.

    Les scientifiques sont déjà parvenus à décrypter l'ADN de plus d'une vingtaine de mammifères dont des souris et des chimpanzés, ces deux espèces étant proches de l'homme sur la ligne de l'évolution. Mais, selon Jenny Graves, c'est précisément la distance qui sépare le kangourou de l'homme qui rend la carte génétique du marsupial utile pour la compréhension de l'évolution des hommes.

    En alignant les génomes de différentes espèces, les chercheurs peuvent repérer des gènes inconnus jusque-là et déterminer quelles sont les caractéristiques d'ADN qui sont restés les mêmes ou celles qui ont évolué avec le temps. Les éléments qui n'ont pas changé pas sont généralement importants, souligne la scientifique.

    Malgré le scepticisme de certains de ses confrères, le généticien Bill Sherman, actuellement titulaire d'une chaire d'écologie moléculaire et de biologie à l'université de Nouvelle-Galles du Sud, cette étude est une étape importante dans la compréhension des génomes en général.

    Pour Webb Miller, biologiste de l'université américaine de Penn State, cette étude n'est importante que «si vous êtes en Australie et que vous voulez montrer que vous êtes un acteur qui compte dans la génétique». Mais, avertit Miller, «deux gars dans leur garage réussiront le séquençage d'un autre marsupial» très bientôt.

    Ce n'est pas la première fois que la faune unique d'Australie fournit des clés pour comprendre l'évolution. Cette année, des chercheurs ont établi la carte génétique de l'ornithorynque et découvert que certaines caractéristiques de son ADN sont présentes dans différentes classes d'animaux.

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